Quel que soit le type d’approche d’externalisation des achats retenue par l’entreprise, il existe des facteurs clés ou des écueils dans la gestion de la relation entre partenaires achats.
Le partenariat peut prendre différentes formes : prestataire dans le cadre de l’externalisation, centre de services partagés mutualisé ou non, délocalisé ou non.
“Les bonnes frontières font les bons amis”
Benjamin Gomes Casseres
La gestion de la relation entre les partenaires client et prestataire est globalement déterminante pour le succès d’une opération d’externalisation des achats.
Les conditions préalables à la réussite de cette relation doivent être réunies afin de favoriser un climat de transparence et d’échanges permanents sur les conditions d’opérabilité de la relation.
Il peut en effet subsister une divergence de points de vue sur les difficultés et les priorités entre le prestataire souhaitant protéger ses marges et le client souhaitant transférer les risques.
Illustration des principales difficultés recensées lors de la gestion de la relation entre partenaires achats externalisés :
Les principales difficultés recensées selon les prestataires d’externalisation des achats sont (Forrester 2005) :
Dès lors il convient d’être particulièrement vigilant sur plusieurs points :
La relation doit dès lors être gérée comme un partenariat stratégique par les deux parties. Elle doit incarner une culture nouvelle de la transformation basée sur la collaboration, l’ouverture d’esprit, l’innovation et la proactivité :
Si la relation doit être souple et ouverte et favoriser le dialogue, elle doit néanmoins être organisée dans un cadre de gouvernance strict et efficace.
Ce cadre de pilotage doit permettre aux deux parties de s’exprimer et de prendre les décisions structurant la relation et les conditions d’opérabilité de l’objet de la relation.
Il doit également permettre à l’entreprise cliente de conserver la maîtrise et le contrôle du service externalisé chez le prestataire. Cela passe notamment par :
Le cadre de gouvernance est majeur pour structurer la relation.
Cependant la relation se vit au quotidien entre les équipes des partenaires.
Les hommes sont donc au cœur du dispositif de la relation et ils en assurent la qualité et la pérennité. Le pilote du projet d’externalisation des achats et les gestionnaires du contrat sont clés au cœur des interfaces :
Au-delà, ce nouveau type d’engagement est de fait un changement d’organisation, ce qui induit une conduite du changement importante.
Elle doit être ciblée vers les métiers, les collaborateurs de l’entité dont l’activité est transférée et la structure d’accueil (prestataire ou structure mutualisée) et les instances représentatives du personnel.
Deux points sont particulièrement importants :
Aussi, afin de bien formaliser l’objectif contractuel, il est nécessaire d’avoir une vision précise de son besoin, présent et futur, ce qui est souvent impossible.
Toute la difficulté consiste à formaliser, à partir de ce qui est connu, une cible quantifiée en laissant au prestataire (interne ou externe) suffisamment de latitude pour démontrer son savoir-faire de professionnel.
Dans le corps de l’engagement contractuel, quatre paragraphes sont particulièrement importants :
Les annexes du contrat vont quant à elles définir précisément le contenu de la prestation, les niveaux de service, le périmètre des services, les engagements de résultat et les pénalités en cas de non-atteinte ou de dépassement.
Dans le cas de centres de services partagés développés en interne, le contrat de service n’a pas de valeur juridique, mais il est indispensable pour préciser les modes de fonctionnement et les engagements des parties prenantes.
Ainsi la résolution de conflits est plus simple, puisqu’elle se fait dans le cadre d’une gouvernance interne.
Tout en définissant dès le début du contrat les prix des unités de services fournies, le client doit aussi communiquer régulièrement sur sa perception de la prestation d’une manière organisée et dans un souci de progrès réciproque.
Mieux formaliser les processus entre les métiers et le partenaire (qu’il soit interne ou externe), définir des niveaux de services et se donner les moyens de les mesurer afin de mieux les communiquer aux utilisateurs, se doter en interne d’une structure à même de piloter le partenaire d’une part, mais également à même de structurer la communication entre les deux parties font partie des clés du succès dans la gestion de la relation entre partenaires achats.