Terme apparu au début des années 90, l’innovation disruptive, aussi appelée innovation de rupture, est un phénomène à la mode. S’il faisait notamment référence aux technologies et modèles économiques, en transformant complètement les modèles existants, ce concept révolutionne aussi aujourd’hui la fonction des achats. Comme toute fonction stratégique au sein des entreprises, cette dernière n’a pas pu échapper à ce phénomène. Poussée par la digitalisation et les différentes crises économique et sanitaire, la disruption peut aider à réinventer et transformer la fonction achats en entreprise. En quoi la disruption est-elle un levier de transformation pour la fonction achats et approvisionnement ?
La disruption a profondément transformé de nombreux secteurs d'activité, et la fonction Achats ne fait pas exception à cette tendance. En effet, avec l'avènement de la digitalisation, de nouveaux horizons s'ouvrent aux professionnels des Achats, lesquels doivent s'adapter à cette nouvelle réalité pour rester compétitifs. Tout d'abord, il convient de souligner l'importance stratégique de la fonction Achats. En effet, les Achats sont devenus un véritable levier de création de valeur ajoutée pour les entreprises, en leur permettant d'optimiser leurs coûts tout en garantissant la qualité des produits ou services achetés. Les Achats ont ainsi un rôle clé dans la performance globale de l'entreprise. Dans cette optique, la digitalisation offre de nouvelles possibilités et directions pour les Achats.
Les outils digitaux permettent aux responsables des Achats de piloter plus efficacement leur activité, en automatisant certaines tâches opérationnelles et en optimisant le sourcing des fournisseurs. La dématérialisation des processus d'achat est également un enjeu majeur, permettant de simplifier et d'accélérer les échanges avec les fournisseurs.
La disruption ou l’innovation disruptive est un concept introduit par l’économiste Clayton Christensen dans les années 90. Il en parlait dans ses deux livres « Le dilemme de l’innovateur » publié en 1997 et « La solution de l’innovateur » paru en 2003.
Ce terme désigne les innovations ou les modèles économiques qui provoquent une rupture dans le mode de fonctionnement d’un secteur d’activité existant ou les pratiques habituelles. La disruption porte avant tout sur les produits et services. Elle va introduire de nouveaux produits ou services sur un nouveau marché. Elle va donc créer un nouveau marché et rendre l’ancien obsolète. C’est là qu’elle se différencie de l’innovation incrémentale qui ne bouleverse pas son marché. L’innovation incrémentale consiste uniquement à améliorer un produit ou un service existant. L’innovation disruptive, quant à elle, provoque une véritable rupture avec ce qui a existé. Autrement dit, elle fait disparaître l’ancien système. On ne parle plus ainsi d’ajout de valeur, mais de création d’une nouvelle valeur.
L’innovation disruptive peut aussi concerner les modèles d’affaires. Quand ceux-ci ne permettent plus de gagner de l’argent ou de créer de la valeur pour l’entreprise, la disruption peut être introduite pour apporter un souffle nouveau. Ce concept apporte de nouvelles opportunités de croissance pour les entreprises. Parmi les fonctions de l’entreprise qui peuvent bénéficier des apports de l’innovation disruptive figure la fonction achats et approvisionnement.
Dans un monde en plein bouleversement, se démarquer par l’innovation est devenu impératif pour les entreprises. Cela implique d’adopter une démarche constructive dans laquelle toutes les forces vives à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise doivent s’impliquer. La fonction des achats joue un rôle décisif au milieu de cette dynamique créative et innovante en assurant la continuité des activités et la disruption du système déjà établi.
Loin de l’image de cost-killer qu’on lui a attaché depuis quelques années, l’acheteur est devenu un pionnier dans le sourcing de l’innovation pour l’entreprise. Il peut l’aider à se tourner vers des offres de rupture, synonymes de création de valeur plus forte, grâce à la recherche de partenariats stratégiques dont il est le gestionnaire. Cette nouvelle mission de la fonction achats et logistique vise à favoriser l’élaboration de contrats gagnant-gagnant avec les fournisseurs.
Ce type de démarche semble aujourd’hui se généraliser dans les grandes firmes. C’est le cas du système start-and-stop qui est une innovation issue d’un partenariat gagnant-gagnant entre PSA et Valeo. Le service des Achats de PSA a joué un rôle central dans cette collaboration.
Développer ce nouveau concept et faire adopter le changement au sein de la Direction des achats requièrent de revoir l’organisation de cette dernière, de rechercher l’agilité et de s’investir davantage dans la digitalisation des processus achats. C’est ainsi que dans sa quête de l’innovation, la fonction achats et approvisionnement s’est vu attribuer de nouvelles missions. Son rôle n’est plus confiné à la maîtrise des coûts. Elle participe activement à l’émergence de nouveaux usages, à l’amélioration de l’expérience client et au lancement de nouveaux produits. Bref, elle est devenue l’un des piliers de la performance de l’entreprise.
Voici un pot-pourri de préconisations du cabinet pour intégrer l’innovation disruptive dans la fonction achats :
Si la démarche globale – baptisée « Matrice d’achat disruptive » (Disruptive Procurement framework) – s’adresse clairement à des multinationales ou à de très grands comptes, il est possible d’en tirer des enseignements utiles pour les PME en ayant la connaissance :
ATKearney explique que beaucoup de sociétés en sont encore au stade du « desktop procurement » – à l’utilisation d’outils bureautiques pour rechercher la réduction de coûts – car évoluant dans une économie globalisée en crise. Or les fournisseurs sont une source importante d’innovation à ne pas négliger.
C’est pour cela que le cabinet suggère de passer à un « programme d’agilité des fournisseurs », consistant à s’assurer de la compatibilité entre leur mode de fonctionnement et le processus de fabrication du donneur d’ordre, le but consistant à analyser le processus de création de valeur.
La digitalisation de la fonction Achats permet également une meilleure collaboration entre les différents acteurs de la supply-chain. Les directions Achats peuvent ainsi travailler de manière plus collaborative avec les clients internes, les prescripteurs et les départements logistiques, afin d'optimiser la gestion des stocks et de garantir une expérience-client fluide. Par ailleurs, la transformation digitale offre de nouvelles perspectives en termes de relation fournisseur.
La Digitalisation comme Levier Clé pour des Relations Fournisseurs Durables et une Optimisation Efficace des Processus.
Les Achats responsables et la prise en compte de critères RSE. Responsabilité Sociétale des Entreprises sont aujourd'hui des enjeux clés dans la sélection des fournisseurs. Les outils digitaux permettent de mieux cartographier et évaluer les pratiques des fournisseurs, afin de favoriser des relations durables et éthiques. La digitalisation des Achats offre également des opportunités d'optimisation des processus. l'automatisation de certaines tâches permet de gagner en efficacité et en productivité, tout en réduisant les risques d'erreurs.
Le contexte actuel, marqué par une disruption complètement inédite, pousse les entreprises à changer leur façon de piloter leurs activités, dont la fonction achats. Voici quelques exemples de changements induits par l’innovation disruptive au sein de la fonction achat et logistique :
L’un des changements majeurs apportés par l’innovation disruptive dans l’économie en général, et le monde du travail en particulier, est l’émergence du travail à distance. La pandémie de covid-19 a montré l’importance de ce nouveau mode de travail pour assurer la sécurité des travailleurs. Ceux de la fonction achats n’y échappent pas. D’après une enquête de Hackett Groupe, 87% des directions des achats s’attendent à une hausse du travail à distance. Le chiffre n’a cessé d’augmenter depuis la crise. Avant la crise, 13% des employés travaillaient à domicile. Ce chiffre est aujourd’hui passé à 33%.
Le télétravail est favorisé par les nouvelles technologies qui permettent d’accéder aux données depuis n’importe où et de collaborer avec toutes les parties prenantes, à savoir les fournisseurs, les clients et les collègues. Une question préoccupe néanmoins les directions des achats : les équipes resteront-elles aussi productives en télétravail que dans les locaux ? L’enquête a montré que le travail à distance offre des avantages significatifs en termes de productivité, de sécurité et de coût. Il permet de réduire les coûts fixes, dont la location de bureaux, l’entretien des locaux, etc. sans impacter la productivité.
Le travail à distance ne serait pas possible sans la digitalisation. Le passage à l’ère numérique ne révolutionne pas seulement le monde de la communication. Il permet aussi aux entreprises de rester compétitives quelle que soit la conjoncture. Il suffit d’imaginer la dernière crise sanitaire pour s’en rendre compte. Les entreprises qui ont déployé la transformation digitale dans leur stratégie globale ont pu s’adapter rapidement à la situation et continuer leurs activités.
Cette révolution numérique a conduit chaque fonction à l’intérieur de l’entreprise à se poser des questions sur ses pratiques. La fonction des achats et approvisionnements n’échappe évidemment pas à ce bouleversement. La digitalisation des processus achats lui a permis de répondre rapidement aux demandes des différentes parties prenantes en matière de gestion des demandes d’achats, de paiement des factures, de suivi des fournisseurs, etc.
En plus d’améliorer la visibilité des données, la digitalisation simplifie aussi les processus d’achats. Concrètement, les fonctions achats qui s’appuient sur des solutions digitalisées, comme Sourcing Force, peuvent faire preuve de plus d’agilité et faire face aux enjeux du contexte actuel.
Exacerbées par la crise sanitaire, les fonctions achats et logistique ont aussi cherché des solutions disruptives pour venir à bout des risques fournisseurs dus aux retards de livraison, à la mauvaise qualité des produits, etc. L’un des gros challenges auxquels les responsables achats ont dû faire face durant cette crise est le risque fournisseurs. La disruption dans la relation avec les fournisseurs permet d’y remédier. Celle-ci peut prendre différentes formes :
Au-delà de ses missions historiques qui sont la gestion des risques fournisseurs et la réduction des coûts, la fonction achats a aujourd’hui une nouvelle mission : la création de valeur. Celle-ci est boostée par la digitalisation des processus d’achats et l’innovation. Cette dernière peut être puisée de différentes manières. Tout d’abord, l’innovation peut être repérée sur les plateformes digitales. Celles-ci mettent en relation la fonction achats et approvisionnement avec différentes ressources : les plateformes d’open innovation (pour challenger des tiers), les plateformes de hackaton (pour challenger une solution digitale) et les plateformes de freelances (pour challenger des talents).
Comme on l’a vu plus haut, l’innovation peut aussi être repérée chez les fournisseurs. Il s’agit de faire évoluer les rapports de force entre le client et les fournisseurs. L’objectif n’est plus de gérer la relation fournisseur, mais de motiver les fournisseurs. L’un des moyens d’y parvenir est de fluidifier la collaboration entre le client et le fournisseur par l’utilisation d’outils collaboratifs ou la nomination d’un coordinateur de fournisseur.
Le métier d’acheteur ou de directeur des achats a beaucoup évolué au fil des années. En plus des nouvelles compétences qu’on exige désormais de ce haut responsable, de nouveaux profils sont également convoités par la fonction achats. Parmi eux, on peut citer le manager de la relation fournisseur et le responsable qualité fournisseurs. Ce sont des postes en pleine croissance dans les entreprises. Ils relèvent du SRM ou Supplier Relationship Management ou gestion de la relation client. Pour tous ces postes, des compétences transverses sont requises, mais également des qualités humaines, comme la curiosité… Tout cela marque une disruption avec les systèmes existants.
Pour accompagner tous ces changements, la fonction achats doit s’appuyer sur la technologie. E-Sourcing, e-procurement, SRM, digitalisation des achats, signature électronique, e-facturation, espace collaboratif… ce sont autant de leviers que l’on peut actionner pour permettre à la direction des achats de gagner en agilité. La technologie ne permet pas seulement de fluidifier le processus des achats. Elle est aussi un moyen efficace de construire une relation privilégiée avec les fournisseurs stratégiques.
Prêt à adopter la disruption dans votre fonction achats ? Faites-vous accompagner par un spécialiste de la digitalisation des achats. Adoptez Sourcing Force, notre solution e-achats complète et personnalisable qui vous permet de gérer et automatiser l’ensemble de vos processus achats.
L'utilisation du Big Data et de l'intelligence artificielle permet une meilleure compréhension des marchés et des besoins des clients internes, facilitant ainsi la prise de décision et la mise en place de stratégies d'achat performantes. Enfin, il convient de souligner l'importance de la gestion des risques fournisseurs dans un contexte de disruption.
La digitalisation offre de nouvelles possibilités de surveillance et d'évaluation des fournisseurs stratégiques, permettant d'anticiper les contraintes et de prévenir les éventuels litiges. La digitalisation permet également de renforcer la traçabilité des produits tout au long de la chaîne de valeur.
La disruption réinvente la fonction Achats en la plaçant au cœur de la transformation numérique de l'entreprise.
Les Achats jouent un rôle clé dans la compétitivité et la performance de l'entreprise, en permettant une optimisation des coûts, une meilleure gestion des risques et une création de valeur ajoutée. La digitalisation offre de nouvelles perspectives et de nouveaux leviers d'action pour les Achats, lesquels doivent s'adapter à cette réalité pour rester agiles et innovants.